La période d’essai, c’est un peu comme un premier rendez-vous : on se découvre, on voit si ça matche des deux côtés, et parfois, on se rend compte qu’il vaut mieux rester amis. Mais quid si après cette prise de conscience, on décide de démissionner ? La grande question du chômage et surtout des droits des salariés à l’allocation chômage après une telle décision se pose.
Entre les formalités auprès de Pôle emploi, les conditions spécifiques liées au contrat de travail et la quête parfois ardue d’une réorientation professionnelle, il y a de quoi se perdre dans un labyrinthe administratif. Dans les lignes qui suivent, on va tenter de démêler tout ça, sans jargon et sans prise de tête.
Période d’essai : rappels des principes
La période d’essai est une phase provisoire pendant laquelle l’employeur évalue les compétences du nouvel embauché, tandis que ce dernier découvre son environnement professionnel. Cette durée d’essai sert ainsi à savoir si le poste correspond bien au profil du salarié et vice versa. Pendant tout ce temps, tant l’employeur que le salarié peuvent rompre librement le contrat de travail sans avoir à fournir de motifs ni respecter de délai de préavis.
Durée de la période d’essai | Délai de prévenance en cas de rupture |
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Moins de 8 jours | 24 heures |
Entre 8 jours et 1 mois | 48 heures |
Plus d’1 mois | 2 semaines |
La durée de la période d’essai diffère selon le statut du salarié :
- Cadre : quatre mois maximum
- Employé : deux mois maximum
- Ouvrier : deux mois maximum
Possibilité de renouvellement
La période d’essai peut être renouvelée une fois si cela est clairement stipulé dans le contrat de travail ou la convention collective applicable. Dans ce cas, la durée totale de l’essai ne doit pas dépasser les limites légales fixées pour chaque catégorie de salarié.
Démission pendant la période d’essai et droits au chômage
Si vous décidez de démissionner en cours de la période d’essai, ces circonstances ont un impact sur vos droits à l’allocation chômage.
Période d’emploi précédente et droits au chômage
Lorsque la démission intervient pendant la période d’essai alors que la personne était précédemment inscrite comme demandeur d’emploi, la situation varie selon deux critères :
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- Dans le cas où le salarié a retrouvé un emploi inférieur à 121 jours ou assimilé (soit 4 mois), il pourra réactiver ses droits antérieurs au chômage qui sont restés dormants lorsqu’il avait commencé son nouvel emploi. Pour bénéficier de nouveau des allocations chômage, il devra simplement se réinscrire auprès des services compétents et attendre un possible délai d’attente de sept jours.
- S’il a occupé un poste pour une durée de 121 jours ou plus et qu’il a déposé une « mainlevée d’inscription » auprès de Pôle emploi, il devra justifier d’un motif « légitime » pour prétendre aux allocations chômage. À défaut, il devra attendre une période de dondition appelée « délai de carence » de quatre mois.
Aucun droit à l’allocation chômage précédent la période d’essai
Si vous n’aviez pas le statut de demandeur d’emploi avant votre nouvelle période d’essai et que vous démissionnez de cette dernière, votre situation est différente. Dans ce cas, vous êtes soumis aux règles générales concernant les droits au chômage suite à une démission :
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- Pour prétendre aux allocations chômage, vous devez justifier d’une durée d’affiliation suffisante (avoir travaillé au moins 88 jours ou 610 heures sur les 28 derniers mois si vous avez moins de 53 ans, sur les 36 derniers mois si vous avez entre 53 et 55 ans et sur les 42 derniers mois si vous avez plus de 55 ans).
- Si vous pouvez bénéficier des allocations chômage, votre indemnisation sera soumise à un délai de carence de quatre mois sauf si vous pouvez justifier d’un motif légitime de démission.
Lorsque j’ai démissionné pendant ma période d’essai, j’étais perdu. Je ne savais pas si j’avais droit à une allocation chômage et comment entamer ma recherche d’emploi suivante. Heureusement, après m’être renseigné auprès de Pôle emploi et avoir discuté avec d’autres dans la même situation, j’ai compris mes droits et pu planifier ma réorientation professionnelle avec un peu plus de sérénité.
Motifs légitimes de démission pendant la période d’essai
Étape | Action |
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Fin de période d’essai (démission) | Notifier l’employeur selon les modalités du contrat |
Inscription à Pôle emploi | S’inscrire dès que possible |
Dossier pour allocation chômage | Remplir et soumettre le dossier avec les justificatifs nécessaires |
Plan de réorientation professionnelle | Consulter un conseiller pour évaluer les options de formation ou réorientation |
Droits et démarches après démission en période d’essai
Certaines situations sont considérées comme des motifs légitimes de démission, permettant ainsi au salarié de ne pas subir de délai de carence et de percevoir immédiatement ses allocations chômage.
- La démission pour suivre son conjoint qui a été muté ou qui a déménagé pour des raisons professionnelles
- Le changement de résidence lié à un mariage ou un pacs
- Le non-paiement du salaire par l’employeur
- La reprise d’une activité réduite insuffisamment rémunératrice (inférieure à 70% du salaire antérieur)
- Des conditions de transport personnel rendant impossible la poursuite de l’emploi
Dans ces situations, le salarié peut bénéficier de ses droits aux allocations chômage sans attendre.
Quitter son emploi pendant la période d’essai ne signifie pas forcément se retrouver dans une impasse professionnelle. Avec les bonnes informations et un peu de préparation, il est tout à fait possible de tourner la page et d’embrasser de nouvelles opportunités.